L'OISEAU DU PARADIS : roman
ISBN : 978-2-36832-736-4 prix : 16,90 €
disponible sur nombre7.fr
L’oiseau du
paradis
C’est le nom du Strélitzia, cette
magnifique fleur exotique en forme de tête d’oiseau, aux couleurs lumineuses,
orange et bleue, qui est l’emblème de l’île de Madère.
Habituée à écrire des récits de
voyages sous forme de témoignage, j’ai eu envie de raconter cette évasion à
Madère en prenant plus de liberté par rapport à mes autres récits. Comme le
thème de la rencontre m’a toujours inspirée, j’ai choisi de faire de ce voyage
le cadre d’un roman.
Cette évocation de l’île de Madère, à travers
l’improbable relation entre une randonneuse solitaire et un musicien madérien à
la dérive, invite le lecteur à les
suivre, sur les sentiers et les
sites de ce paradis de l’Atlantique. Soutenue
par la recherche de l’âme sœur, elle
illustre sa conviction selon laquelle nos rencontres ont toutes un sens
qu’il nous incombe de découvrir.
Marie, une femme éprise de liberté,
au cœur à fleur de peau, les pieds bien ancrés dans la terre et la tête dans
les étoiles entre involontairement dans une
cabane et s’y trouve prisonnière. Alors qu’elle n’espère plus se tirer
de ce piège, Pablo le propriétaire un peu fou
la libère et la rejoint le lendemain pour marcher avec elle. Très vite,
Marie par sa philosophie de la vie, va soutenir Pablo sur la voie de la
réintégration dans la société. Il naît de leur rencontre une relation amoureuse
qui évolue au gré des confidences et du
partage. Mais des moments d’émotion intense alternent avec des réactions
surprenantes du Madérien jusqu’au jour où ils se perdent, juste avant le
retour de Marie en France.
Un
voyage poétique en hommage aux Madériens où se mêlent la beauté des
paysages, le parfum des fleurs, la
musique et complicité entre Marie et Pablo : un véritable hymne à la vie et à la résilience, une histoire
d’amour tendre et pudique qui semble mal
finir.
Au final, un message d’espoir qui laisse
espérer une suite … EXTRAIT :
Au large de la pointe de São
Lourenço, debout dans sa barque, un foulard blanc flottant autour de son cou,
Pablo vient d’offrir à la vague, une brassée d’oiseaux du paradis, fleurs
qu’elle aimait tant, emblème de Madère. Marie,
prisonnière des fonds, des débris de plastique et de métal, ne
reviendrait jamais marcher sur son île. L’avion qui avait pourtant réussi tant
bien que mal son décollage, depuis ce toboggan récemment construit au-dessus de
la côte, s’était brusquement mis à
tournoyer comme une toupie avant de piquer vers les flots si paisibles ce
jour-là, sans feu, sans fumée, sans bruit, comme un rapace fondant sur sa
proie.
Sans plus aucune notion de temps ni d’espace, seul, éperdu de douleur,
Pablo laisse aller sa frêle embarcation à la dérive.
-
Est-ce que je deviens réellement fou ? Fou
de chagrin, encore une fois! Ma vie n’est-elle que cette succession de
drames et d’échecs ? Pourquoi ces séparations brutales par le feu et
l’eau ? Combien de fois faudra-t-il subir la violence de ces éléments
contraires qui alternent leurs forces
pour mieux m’atteindre ? Je n’ai
pourtant pas rêvé ! Ou alors je perds vraiment la raison.
Comment une si belle semaine peut-elle se prolonger par ce cauchemar ? Si
seulement je ne l’avais pas dissuadée de passer quelques jours au couvent Santa
Clara comme elle le souhaitait, elle serait sauve ! Comment continuer,
porter le fardeau de sa disparition et tenir mes promesses de renaissance à ma propre vie ?
Le lendemain de l’accident, les spécialistes,
policiers, pompiers, enquêteurs, œuvrent encore sur les lieux du drame. Pablo
se tient à l’écart du périmètre de leurs investigations. Il tourne, rôde au gré
des courants et des vagues, sans se résigner à regagner la côte. Les yeux
débordant du bleu de ses larmes entretenues par le vent marin, suivent la danse
des fleurs ballottées comme des oiseaux morts. Oiseaux du paradis, offerts à
Marie, à l’océan, au ciel : ultime cadeau, hommage à la liberté, à la
magie d’une rencontre.
Au crépuscule enflammant l’océan, sur la plage
de Porto da Cruz, un chien noir immobile scrute l’horizon ; sa plainte
sourde rappelle le maître vers l’île. Dès qu’il aperçoit la barque de l’homme à
l’écharpe blanche, il bondit dans l’écume et exécute une folle danse de
bienvenue : Pablo rentre au port.
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