FLEURS  D'ESPOIR  Poèmes                                                                  décembre 2013

ISBN : 978-2-9541163-3-4                                                                            prix : 12 €   






PRÉFACE

Figurez-vous que je connais un petit bout de femme, vivant dans une campagne faite de chemins et de haies vives, de routes moussues et de temples majestueux dont les colonnes puissantes sont hêtres, chênes et châtaigniers. Je suis fier de la connaître parce qu’elle porte en elle les ferments d’une vie renouvelée chaque jour, éclairant de son sourire les moindres recoins. Cette dame est l’héritière de ces troubadours qui, parcourant le vaste monde, portaient autrefois les nouvelles d’ailleurs, tout en recueillant celles d’ici. Et lorsqu’elle prend son bâton de pèlerin, lorsqu'elle chausse ses brodequins de marche, ce n’est pas uniquement pour arpenter monts et vallées, mais aussi pour s’émouvoir de la beauté, trouver les mots justes et puissants dans l’espace qui s’offre à elle. Elle les charge ensuite dans son sac pour peu de temps après, nous offrir quelque petit bonheur, le temps de son écriture. Bien que son  recueil que j’ai l’honneur de préfacer soit de poésies, je ne puis  dire « poèmes » car tout ce qu’elle écrit hier, aujourd’hui et demain, est pétri de cette force, de ce lien qui parle au cœur des Hommes, ce fameux « héritage des dieux » comme disait Platon parlant de Pindare.
Liliane FAURIAC fait partie des héritiers des dieux. Ceux-là qui, au plus proche de la nature, n’en oublient pas les hommes. Vous trouverez ici les plus belles faiblesses qu’elle fait devenir force. Vous trouverez dans ses textes la richesse des rencontres, l’éclairage si particulier qui se trouve au creux des partages. Lorsqu’elle dit :
« Je relie à l’espoir le songe du poète,
La voix de la diva, les doigts du musicien,
Les pinceaux, les ciseaux, les lumières de la fête
Et des milliers d’étoiles au ciel du pèlerin… »

Je crois qu’elle nous donne déjà la direction pour retrouver nos rêves. Puissiez-vous être conquis vous aussi, aussi puissamment que je l’ai été, lorsque je l’ai rencontrée au détour d’une page, la première fois que je l’ai lue. Depuis, je vais de découverte en découverte grâce à sa sensibilité, sa capacité à montrer que le monde qui nous entoure est d’une rare beauté. Il suffit de vouloir découvrir, tout simplement.
            Alors suivez, suivons ses pas. Écoutons le martèlement régulier et tranquille de son bâton frappant le sol. Car si nos rêves nous précèdent, il est des contemplations qui nous guident et des écritures comme celle de Liliane qui nous offrent le sésame.

Pierre-Jean Baranger


EXTRAITS


Rose

Elle, l’amie du Petit Prince
Empile les pages rouge sang
Où elle a écrit son roman
Autour de son corset si mince.

Que n’écrit-on à l’eau de rose 
En se griffant à ses épines ?
Jardiniers et poètes peaufinent
Espérant la métamorphose.

D’aucuns la disent capricieuse,
Dédaignent son parfum, sa beauté.
D’autres louent  sa féminité
Reine des fleurs délicieuse !

Rose cueillie, rose ouverte
Rose sauvage, rose fanée,
Rose en bouton ou surannée
Mieux qu’un présent : rose offerte.

Au fil des jours et sous le vent
Comme nos corps, elle s’incline.
 Comme une femme, elle fascine,
Conjugue « aimer » à tous les temps.





Organique

Un soir de mai, dans la cathédrale-vaisseau,
Une tempête de musique s’est déchaînée.
Le soleil généreux décalquait les vitraux,
Quand le souffle de l’orgue a franchi les travées.

Saisie, portée au gré des vagues de frissons,
Ballotée sur les flots d’un nouvel univers,
Naufragée volontaire d’une mer  d’émotions,
Dans la musique  je coule, émerge, sans repères.

Du puits profond du ventre au sommet de l’esprit,
Le son déferle en moi, ample et  majestueux.
Le plaisir organique, sans hâte, sans répit
Inonde les replis  les  plus mystérieux.

L’orgue  gémit alors comme un monstre sacré.
Il enfle et se répand en ondes harmoniques.
Se rétracte, se détend, adoucit sa portée,
Étale sa puissance  en nappe pacifique.

Dans un dernier sursaut s’assagit le tumulte
Apaisé, caressé aux doigts de l’organiste.
Alors que le silence s’étend comme une insulte,
La vibration, l’ultime note planent et résistent.


Orgue du temps, orgue du corps, orgue du cœur,
Alchimie, biologie, sensations volcaniques
Modelez les matières, enchantez les couleurs,
Les parfums, les prières et les sons organiques.





épuisé











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