dernière minute


En  2024


mars    



En mars   Nouvelle publication

Abecedaire de CHALUS




L'assistance était nombreuse et attentive à l'Espace culturel des deux Lions le 16 mars!







Animation à la Nuit de la lecture à La Jonchère

 avec Jean-Pierre Brûlé   le 20 janvier

à Couzeix le 22 janvier participation au jury des petits champions de la lecture







Un beau palmarès 2023 pour Les mains d'Anna

Après le prix du Périgord Vert décerné en octobre, la deuxième place des ventes à la librairie le Temps de Vivre à Aixe sur Vienne








10;11;12 novembre 2023 En direct de la foire du livre de Brive


Je suis bien entourée sur le stand des Éditions Mon Limousin!





De magnifiques rencontres tout au long de ces trois jours au coeur de la halle Georges Brassens! Cette édition 2023 m'a comblée et je remercie chaleureusement tous les lecteurs qui m'ont fait l'honneur de partager un moment d'échange. Je leur adresse toute ma gratitude et leur souhaite de passer d'agréables moments en lisant mes textes.


12- 13 - 14 mai 2023  en direct de Lire à Limoges



Le stand des éditions MON LIMOUSIN avec les éditeurs Marc et Richard, les auteurs Régine et Pierre!






29 avril 2023



le voilà mon nouveau roman!

Rendez-vous sur la page  Les mains d'Anna pour en savoir un peu plus.






05 avril 2023

NOUVEAUTÉ annoncée pour la fin du mois!!!


Mon dix-neuvième ouvrage paraîtra aux éditions MON LIMOUSIN sous le titre


LES MAINS D'ANNA

                                   LE DESTIN MONDIAL D'UNE GUÉRISSEUSE DE CAMPAGNE





LA MALEDICTION DE COURBEFY - LILIANE FAURIAC - EmergenceFM

Écoutez cette présentation en podcast



07 novembre 2022



Une première participation à la foire du livre de Brive! C'est une expérience fabuleuse d'être ainsi immergée dans un flot de lecteurs! Et on dit que les gens ne lisent plus? J'ai la preuve du contraire. 

Je garderai un excellent souvenir de cette 40ème édition qui a battu les records de participation avec 60 000 livres vendus.


18 août 2022 

Après mes deux nouvelles publiées dans le recueil  L'éphémère aux Éditions Marine Elvin, voici un prix d'honneur attribué par Les amis de Thalie pour Un an plus tard





27 mars 2022 Un roman primé!




au salon du livre de Saint- Martin de Jussac

Un grand merci aux lycéens et à François leur professeur!






7 mars  : Une GRANDE NOUVELLE


La malédiction de Courbefy paraîtra en avril 

aux Éditions Mon Limousin




5 février Voici La Maridèle

Mon nouvel ouvrage vient de paraître. Je suis heureuse de vous le présenter










17 janvier 2022

Bientôt une nouvelle publication ! 

C'est une biographie romancée à paraître très prochainement et intitulée LA MARIDÈLE








4 mai 2021

Les asphodèles nommées dans le sous-titre de mon dernier roman sont en pleine floraison dans les fossés et les sous-bois près de Saint-Pierre de Frugie et Bussière Galant.
Plusieurs de mes lecteurs ne connaissent pas ces fleurs sauvages remarquables. Je les ai photographiées pour vous.















29 Octobre



Le voilà tout nouveau en plein confinement! Il est en cours de fabrication et sera très bientôt disponible!
Vous pourrez le commander à la librairie de l'éditeur de Nombre7, sur Amazon, mais encore mieux en me contactant pour avoir une dédicace. Noël approche; il ne sera pas simple de faire ses courses, alors un livre c'est le cadeau idéal! 

L'originalité de ce roman c'est la possibilité d'écouter les morceaux de musique évoqués ! Un QRcode à flasher avec votre smartphone et vous avez directement la musique sur YouTube! Une spécificité des éditions Nombre 7 que je remercie!


Voici la quatrième de couverture en prime:

Lola l’anorexique et Gabin le suicidaire se rencontrent à la clinique psychiatrique. À l’issue de leur traitement, ils séjournent à l’île d’Oléron chez la tante de Gabin. Guidés par leurs rêves, ils cherchent un lieu de vie où ils pourraient s’épanouir en harmonie. C’est ainsi qu’ils découvrent un village exemplaire, respectueux de la biodiversité et du partage. Attirés par ces valeurs, ils décident de s’installer en Périgord Vert. Leur engagement prend forme quand survient le Coronavirus. Le couple se trouve alors confronté à des difficultés imprévisibles : y survivra-t-il ?

Entre Dolus et Saint-Pierre-de-Frugie en passant par Paris et Reims, comment Lola et Gabin s’intègreront-ils dans le monde d’après ? Après leur épreuve personnelle, après celle de la crise sanitaire de 2020…

Un roman où l’énergie et l’espoir luttent contre la sottise, la peur, la haine. La musique en filigrane jalonne le parcours de ces deux rescapés de la vie.

17 octobre

Ce samedi 10 octobre, la bibliothèque a réouvert ses portes ... merci à toutes les personnes présentes lors de cette belle après-midi ensoleillée. Merci aux auteurs qui nous ont fait voyager en partageant un extrait de leur livre :
Monsieur Maurice MARTIN au pays des feuillardiers,
Madame Liliane FAURIAC nous a dévoilé un extrait de son prochain livre dédié à St Pierre de Frugie et Monsieur Stéphane FAYOL à la découverte de ses petites araignées ...



22 septembre

Il s'intitulera certainement

 D'UN SEPTEMBRE À L'AUTRE ou Les asphodèles de Saint-Pierre-de-Frugie.

Vous l'avez deviné mon nouveau roman est écrit et une partie a pour cadre ce charmant village du Périgord vert que j'affectionne tout particulièrement.


J'espère qu'il va sortir en fin d'année. Voulez-vous en savoir un peu plus? 
Alors, juste pour vous:


                        photo de Sandrine Bureau 


Dans un village du Périgord Vert, Lola et Gabin osent un

changement radical en marge de la Covid 19

pour aboutir à la meilleure version d’eux-mêmes.


5 JUILLET

Comme les relations avec mes lecteurs me manquent! 

J'espère reprendre très bientôt les dédicaces! Aussi je vous conseille de consulter la page Salons et dédicaces pour suivre l'actualité de mes présentations.
Bonne nouvelle! Pendant le confinement, j'ai écrit ... un nouveau roman pour bientôt! Pendant le confinement, j'ai écrit un roman



17 MARS


Chers lecteurs, chers Amis,


Comme vous le savez les salons du salons du livre sont annulés ou reportés .
En cette période difficile, mais nécessaire, la lecture peut nous aider à nous sentir moins seuls, moins inutiles, moins désœuvrés.
Alors, si vous avez envie de vous procurer mes ouvrages, vous pouvez vous les procurer sur Amazon, FNAC et sur les sites de mes éditeurs Encre Rouge et Nombre 7. Vous pouvez également me contacter par mail ou téléphone: j'envoie par la Poste! 
Merci pour votre fidélité et vive l'espoir!

lili.fauriac@hotmail.fr
06 81 09 67 97 








14 décembre


Il n'était pas prévu pour 2019 celui-ci !

Mais il a séduit l'éditeur Nombre 7 qui s'est empressé de me publier.
Alors j'espère qu'il vous plaira ! 

Je vous présente LE MARIONNETTISTE DE L'OMBRE


Rendez-vous très bientôt sur la page que je lui prépare



     21 octobre 2019


Voilà la couverture en attendant le livre complet qui arrivera mi-janvier .

1er octobre 2019

Il est annoncé pour le début 2020!

MAÎTRESSE !: mon nouvel ouvrage, le 14ème, vous amusera je l'espère ! Il recueille quelques anecdotes de ma carrière d'institutrice, entre 1968 et 2003. 

Bientôt la couverture ... mais avant, un de mes souvenirs: 


«  Maîtresse, moi j’aime les poissons que quand ils sont panés parce que quand ils sont nés, ils sont pleins d’arêtes. »

                                               Yannick 6 ans


21 août 2019


La fontaine bleue



Fontaine mystérieuse

D’où te vient cet azur

Lumineux comme un ciel

Qui viendrait se noyer
Dans tes ondes soyeuses ?
Miroir des fées joyeuses
Tes eaux bleutées scintillent
Jaillissant de la roche
Tressaillant sous mes pas.
Insondables reflets
En rives verdoyantes,
Troublantes vibrations
Dans ce bleu improbable,
Au cœur énigmatique
De la forêt magique.

© Liliane Fauriac


28 juillet 2019


Deux de mes nouvelles viennent de remporter respectivement le Premier et le quatrième prix au concours de nouvelles organisé par les Créations morterolaises.

Il s'agit de MA NUIT CHEZ RAOUL pour le premier et DIX-TRENTE ET UN pour le quatrième.




Merci au jury pour ces belles récompenses qui m'encouragent à poursuivre sur cette voie fabuleuse de l'écriture.

20 juin 

Jusqu'au 15 septembre, retrouvez tous mes ouvrages à la boutique- galerie de Châlus , Place de la Fontaine,  parmi des œuvres magnifiques et variées d'artistes et artisans d'art limousins. 

VERNISSAGE LE 5 JUILLET



L'oiseau du paradis, vient de paraître dans sa nouvelle version relookée par les éditions Nombre7. Rendez-vous sur sa page. 



16 juin 

Au salon du livre de Montmorillon, j'ai eu le plaisir d'être interviewée par Radio Agora pour présenter mes trois romans publiés chez Encre Rouge


http://podcast.radioagora.free.fr/2019-2020/salon-du-livre%202019/LILIAN-FAURIAC.mp3?fbclid=IwAR05pMmgX1UcrgfOeJERA8JvREAZwFzGziPbIq_SeZ7KIBqBJXAPalfHSa8http://podcast.radioagora.free.fr/2019-2020/salon-du-livre%202019/LILIAN-FAURIAC.mp3?fbclid=IwAR05pMmgX1UcrgfOeJERA8JvREAZwFzGziPbIq_SeZ7KIBqBJXAPalfHSa8

Et si vous passiez votre samedi 22juin au château de Vicq sur Breuilh? 


Je vous lirai quelques poèmes en compagnie de poètes de talent. Un beau programme en perspective ! 








Jacki Feydi chantera Alain Leprest! 


13 mai

Samedi 11 mai, à Fresselines, dans la galerie de Christine Guillebaud, L'oeil et la main, je dédicaçais Dans les méandres de la Creuse, entourée des toiles du peintre Peter Wood . Michel Verna auteur de la photographie de couverture y présentait ses magnifiques clichés. Quelle émotion de rencontrer des lectrices et lecteurs, heureux que mon roman plante son décor chez eux, dans la vallée des peintres. 

Merci pour cet accueil chaleureux à Fresselines où vous retrouverez Sonia mon héroïne malgré elle !








15 mars  

En direct du vernissage de l'exposition du photographe

 Michel Verna à la galerie En Théorie à Châlus 87230

Récital de mes haïkus et textes poétiques inspirés par ses photos



13 mars 

merci pour cette publication dans le Populaire du Centre





11 février

Présentation du salon du livre de Villefavard au Club de la Presse à Limoges 


Le 3ème Salon du Livre de la Basse-Marche aura lieu le samedi 9 mars à partir de 10h. 31 auteurs, 1 radio débat (par La Radio RMJ), 1 spectacle de théâtre,... ce sera à partir de 10h à la Ferme de Villefavard en Limousin. Présentation en ce moment au Club de la Presse du Limousin.

Club de la presse du lundi 11 février 2019 (11h) :
En partenariat avec l'association Lire et Chanter en Basse-Marche et Bellacor, la radio locale RMJ a présenté le Salon du Livre de la Basse-Marche, organisé le samedi 9 mars à La Ferme de Villefavard. Une trentaine d'auteurs régionaux sera réunie dans ce lieu voué à la musique classique. Un rendez-vous marqué par un montage poésie et chanson à 18h pour l'ouverture du Printemps des Poètes et le spectacle théâtral « Hémistiche et Diérèse », de la compagnie Thomas Visonneau.
Participants :
- Claude Peyronnet (chroniqueur à RMJ)
- Christophe Gourcerol (coordinateur de rédaction à RMJ)
- Viviane Lavergne (pour Lire et Chanter en Basse-Marche)
- Guy Prévéraud (pour la formation musicale Bellacor)
- Nathalie Mercier (chargée de communication du Théâtre du Cloître)
- Franck Linol, Joël Nivard, Liliane Fauriac (auteurs)








1 er février


Je propose d'animer, le vendredi de 16h à 18h , un atelier d'écriture partagée, à Cussac . L'association  Culture Patrimoine et Tradition nous accueillera au Chapiteau de la Fontanelle à partir du 1 er février.  Si vous êtes tenté par l'expérience ludique, conviviale et créative, sans prétention que celle de passer un moment agréable pour partager des mots, je vous invite à me rejoindre. 

21 janvier


FONTAFIE en Charente! Un village de la charmante commune de Genouillac ! Une association en partenariat avec la médiathèque organise chaque année une manifestation : "DÉLIVRE TES LIVRES"au cours de laquelle le thème est exploité à l'école et animé par des auteurs régionaux.

Le dimanche - c'était hier -  deux démarches complémentaires:

- Les visiteurs se délivrent des livres dont il ne veulent plus. D'autres viennent s'approvisionner, le tout gratuitement, offrant aux livres une seconde, troisième... vie ! 

 - Des auteurs invités dédicacent leurs propres ouvrages. Pour la troisième année consécutive, j'avais la chance d'être parmi eux et, à ma grande surprise, d'être désignée Présidente de ce salon! Monsieur le Maire, qui nous a également concocté un délicieux déjeuner, m'offre un cadeau typiquement charentais en me mettant à l'honneur!

Un grand moment de chaleur humaine, partage, en toute convivialité! Merci infiniment à tous les bénévoles et organisateurs:  ma profonde gratitude  



à l'année prochaine



18 janvier

PREMIERE  PRÉSENTATION DE MON NOUVEAU ROMAN 


LE 8 MARS DE 9H30 à 12H

à la librairie La plume du Roy à CHALUS


12 décembre: 

Je suis invitée à présenter mes ouvrages à la BFM de Limoges Beaubreuil pour un p'tit dej littéraire


C'était donc ce matin! Un concentré d'émotions! Des ondes magnifiques! Des échanges riches et chaleureux avec des lecteurs attentifs. La plupart connaissaient au moins un de mes ouvrages et leur retour m'a émue et encouragée à continuer à écrire, témoigner, imaginer, trouver les mots...

Je les remercie infiniment pour leur écoute et leurs témoignages de lecture.Un immense merci aussi à Annick et Rosemonde qui m'avaient invitée et concocté un entretien très bien mené et ponctué de mes musiques préférées. Vraiment vous avez toute ma gratitude! 





22 novembre


Une nouvelle émotion pour vous annoncer la parution en janvier prochain de mon nouveau roman! 


En avant première, voici la magnifique couverture sépia du photographe Michel Verna: la Creuse ! 

À très bientôt pour des extraits et une nouvelle page qui lui sera consacrée!





24 août

J'aurai l'honneur et le plaisir de présenter mon roman phare 
APRES MARIENBURG, publié en janvier 2017 chez Encre Rouge,au travers d'une causerie à propos de l'histoire des soldats russes de La Courtine en 1917.

Mémoire d'un épisode souvent oublié, voire  ignoré de cette horrible guerre.






5 août


Deux journées caniculaires mais que de beaux échanges! Le dernier à Brantôme tout -à -l'heure avec Séverine, son compagnon et leur adorable petite fille qui aime danser!  Une très belle rencontre! 








29 juillet 2018

Aujourd'hui même, le jury du concours de nouvelles me décerne le premier prix pour

LA VENGEANCE DE CESAR

                                   
LA VENGEANCE DE CÉSAR

            César, c’est moi. Oh, je n’ai rien d’un empereur romain ! Pas comme Jules, l’écrivain et homme politique, au destin si exceptionnel que c’est à lui que vous pensez en voyant mon nom, n’est-ce pas ? Eh bien, non ! Pourquoi mon maître chéri m’a-t-il nommé ainsi ? Demandez-lui ; moi je n’ai aucune explication. Par contre, je sais pourquoi le magnifique oiseau aux couleurs somptueuses qui vit avec nous s’appelle Brutus. Ah, le traître ! Il poignarde de son bec acéré mon unique testicule, dès que je lui permets pacifiquement de se lover entre mes pattes. Bien sûr, j’ai de la défense et je feins de l’engloutir dans ma grande gueule, mais quand même, il porte bien son nom ! Je pourrais n’en faire qu’une bouchée. Pourtant je le laisse s’envoler pour ne pas déplaire à mon maître qui semble s’amuser de mon désarroi. Comme si cela ne lui suffisait pas, peut-être pour tenir compagnie à Brutus quand il s’ennuie dans sa cage, mon maître n’a rien trouvé de mieux que de ramener une jolie oiselle toute verte, mignonne comme tout, bavarde, mais tout aussi intrépide que Brutus. Ils font la paire ces deux-là. Si seulement il avait eu la bonne idée de m’en donner une compagne à moi aussi ! Il est vrai que cela l’encombrerait trop si elle prenait autant de place que moi.
            Au fait, je ne me suis pas encore présenté ! Vous avez certainement compris : je suis César, jeune Rhodesian ridgeback, autrement dit un chien de Rhodésie à crête dorsale, âgé de six ans, pesant au moins cinquante kilos. Cette raie sur le dos, avec les courts poils bruns implantés à contre sens des autres me caractérise. Figurez-vous que mes ancêtres chassaient le
lion en Afrique du Sud. C’est vous dire si je suis puissant avec ma constitution musclée et fort bien proportionnée ! J’ai de ces griffes au bout des pattes ! Elles accrochent très bien au sol quand je cours. Malheureusement, je n’ai pas trop l’occasion de chasser, ni de courir : mon maître chéri n’est ni chasseur ni sportif. Avec Elle, je peux de temps en temps me dégourdir les pattes : je vous en reparlerai.
            Alors comment suis-je arrivé ici, chez Lui, vous demandez-vous, puisque je suis censé chasser ou garder la maison ? Eh bien parce que, malgré ma silhouette harmonieuse – oui, oui, je sais je manque de modestie ! –, il m’a obtenu à moindre coût ! Figurez-vous que j’ai une tare : je suis monorchide. Vous l’avez certainement compris quand je vous ai raconté que ce satané Brutus s’attaquait à mon testicule. Oui, je n’en ai qu’un. Moi ça ne me dérange pas puisque je ne compte pas me reproduire. Lui m’a acheté au rabais à mon naisseur, vu que je ne peux pas avoir la confirmation de mon pedigree. Cela dit, il m’aime autant que si j’étais entier. Il s’occupe bien de moi, me nourrit parcimonieusement : en quantité, dit-il, adaptée afin que je ne devienne pas obèse. J’en prendrais bien un peu plus pourtant et de meilleures. La qualité n’est pas toujours égale. Comme vous le savez sans doute, tout augmente, même le prix des croquettes. Alors quand je peux me servir, j’avoue que je ne me gêne pas pour chiper un quignon de pain, dur ou tendre et que, quelquefois, j’ai même droit à quelques restes de sa nourriture : os et morceaux de gras, peaux de pommes et de poisson. Quel délice ce qu’ils mangent les humains ! Si seulement ils voulaient partager un peu plus souvent ! Mais Elle – sa copine – prétend qu’un chien ne doit pas absorber leur propre pitance, même pas lécher leurs assiettes. Il ne faut surtout pas nous mettre sur un pied d’égalité. Je l’aime bien Elle pourtant, mais voilà : j’en suis jaloux !
            Avant, Lui me donnait beaucoup plus de caresses. Le matin, quand il se lève, c’est un rituel entre nous : il doit me caresser, longtemps, beaucoup, encore… Depuis qu’il est amoureux d’Elle, le temps dédié à ces moments intimes a bien diminué ! C’est Elle qui reçoit les baisers, les étreintes, les mots exquis…
Il me reste ce qu’il daigne m’accorder à force d’insister. Je le pousse avec ma tête, je geins, je l’oblige à me porter attention et tendresse, jusqu’à ce qu’il consente à me regarder le supplier, de mes yeux doux. J’aimerais bien le lécher pour lui prouver mon affection et ma dépendance, mais attention ! Il déteste ça : il trouve ma langue gluante donc je ne la sors que pour faire un prélavage soigné de sa vaisselle, quand il me confie cette responsabilité. Donc, après les caresses matinales, j’ai le droit de sortir marquer mon territoire avec mon urine retenue pendant toute la nuit. Bien vite, j’exige de rentrer : j’ai faim et soif ! Alors je gratte la porte d’entrée avec une patte. Chez Lui, je dois attendre qu’il daigne l’ouvrir. Par contre, chez Elle j’arrive assez facilement à actionner le pêne. Mais quelle histoire ! Il paraît que j’ai esquinté sa porte avec mes griffes. Quand j’ai les pattes sales, c’est pire, je la macule de boue. Alors là, elle rouspète ! Je n’aurai pas droit au quignon de pain dur qu’elle m’a réservé, c’est sûr ! Parfois ils referment à clé pour que je n’arrive pas à rentrer. Je ne sais pas pourquoi… dans ce cas, je pose mes pattes avant sur le bord de la fenêtre et les implore du regard, en penchant la tête sur le côté, d’un air suppliant. Ça les fait rire : quelle ingratitude !
             Figurez vous que les premières fois où il m’a emmené chez elle, j’avais le bout des oreilles douloureux. Pour me soulager, je secouais la tête si fort que des gouttes de sang giclaient partout éclaboussant ses meubles, son canapé blanc, les murs clairs de son salon… J’ai bien cru que j’allais être répudié. Je ne comprenais pas pourquoi ils m’avaient mis des pansements au bout des oreilles. Toujours est-il que ce n’était pas drôle et que ça me gênait terriblement. Elle a pris des photos de moi  pour les envoyer à une copine guérisseuse. Eh bien, mes oreilles ont cicatrisé : incroyable, non ? Remarquez, je me suis bien vengé de ce traitement trop humiliant (du sparadrap au bout de mes esgourdes !) involontairement, mais durement ! Un jour d’été, je l’accompagnais (Elle) sur la plage.      Elle marchait pieds nus sur la sable mouillé et me laissait gambader à ma guise, en liberté. Je prenais un plaisir fou à galoper enfin, à toute vitesse, les muscles bandés, les oreilles dans le vent, la queue à l’horizontale. J’avais l’impression de retrouver ma véritable nature. Je ne m’éloignais pas trop, revenais vers Elle, à toutes pattes, repartais comme un fou : quelle récréation ! Et puis, par mégarde, je suis passé si près d’Elle que mes griffes ont écrasé ses orteils ! J’ai bien vu que je lui avais fait mal, mais de là à penser qu’elle ne pourrait plus marcher pendant deux mois ! Ils ont bien compris mon indélicatesse et je n’ai pas eu droit à des représailles, mais, privé de promenade, je m’en suis voulu. Parce que,  question liberté, quand je suis chez Lui c’est coton ! Je n’ai pas beaucoup d’espace pour me défouler. Pourtant, il me semble que je pourrais explorer, sauter par-dessus le mur, prendre la route en évitant les voitures nombreuses, les trains qui grondent là, tout près. Eh bien, à chaque fois que je m’éloigne à quelques mètres, je reçois une petite décharge électrique qui me pique le cou! De quoi me dissuader de franchir une ligne, invisible à mes yeux, mais dont mes poils se souviennent ! Par contre, quand il veut m’emmener en voiture, il me fait monter par l’escalier intérieur, sortir par une porte qui donne sur la rue et là, rien ne m’interdit le passage. Je peux renifler les messages laissés par mes congénères, arroser les ronces d’un jet d’urine en guise de réponse,       m’éloigner un peu avant de sauter m’allonger sur le siège arrière, entièrement réservé pour moi.
            Chez Elle, il n’y a pas cette ligne fatidique, mais une clôture et une barrière soigneusement refermée après notre entrée. Plusieurs fois, j’ai réussi à me glisser par un étroit goulet au fond de son jardin. Je suis allé rendre visite aux chiens du village : quelle belle balade !
J’ai trouvé plusieurs copains : certains sont attachés au bout d’une chaîne, les malheureux ! D’autres vivent en famille dans des sortes d’enclos dont ils ne s’échappent que pour monter dans une cage qui les emporte sur un terrain de chasse, m’ont-ils dit. Je ne crois pas qu’ils aient une si belle vie ! Je me suis fait gronder à mon retour et ils ont obturé mon passage. Tant pis : j’ai suffisamment d’amusements. Je poursuis ses chats et, quand ils me laissent seul, je m’ennuie, alors je creuse des trous dans ses parterres pour me venger.
            Un jour, alors que je humais des parfums nouveaux, très tentants, éveillant en moi des désirs bizarres et inconnus, une très jolie petite chienne s’est avancée vers moi. Elle ne semblait pas sensible à la fulgurante décharge qui limite mon territoire de liberté. Elle s’approchait de moi, me reniflait l’arrière-train, se roulait sur le dos en me regardant d’un air suppliant. C’était la première fois que je ressentais cette envie de … De quoi ? Elle sautait autour de moi, s’éloignait, franchissait la ligne fatidique, se retournait et, voyant que je ne la suivais pas, geignait doucement en revenant me provoquer. Cela dura plusieurs jours. Je découvris que je pouvais m’accoupler, copuler, jouer avec ma belle : quelle jouissance comparée tout ce que j’avais éprouvé jusque-là !
            Un matin, elle insista tellement que je la suivis et, chose impensable, je ne ressentis pas de douleur particulière en passant au-delà de ma limite. Alors, vous pensez si j’appréciais la vie ! Nous sommes partis : elle devant, moi la suivant comme un toutou, slalomant entre les  automobiles qui ralentissaient pour nous éviter, nous faufilant sous les haies - difficile pour moi qui suis haut sur pattes -  nous cachant pour faire encore cet acte si agréable que j’en devenais esclave. Je ne suis pas rentré le soir ; nous avons passé la nuit blottis l’un contre
l’autre, épuisés par nos ébats. Le lendemain matin, comme je ne pouvais plus me contenter d’amour et d’eau fraîche, j’avais faim. Pensez, ça creuse d’user ainsi de son corps, surtout avec un seul testicule ! Alors je suis revenu chez Lui. Il a piqué une de ces colères ! Preuve qu’il m’aime sans doute ? Il a retiré ce qui restait du collier autour de mon cou, m’en a offert un tout neuf  en me criant dessus. Quand ma belle est revenue me faire des avances, j’ai retenté de franchir la ligne, mais, aïe aïe aïe ! C’était encore plus fort, plus horrible qu’avant.  Voyant que je ne pouvais plus m’évader, elle s’est gentiment couchée tout près de moi. Elle qui n’avait pas de collier, pouvait sans douleur se rapprocher et elle aimait ça. Lui, avait dû comprendre pourquoi je passais tellement de temps dehors, contrairement à mes habitudes. Normalement, je ne demande qu’une chose : être près de Lui. Mais là, c’était plus fort que moi, elle m’attirait comme un aimant. Ah, on en a eu de bons moments ! Et puis, un jour, elle n’est plus venue. J’ai ressenti un manque terrible, une tristesse sans nom, j’ai perdu l’appétit. Je l’attendais désespérément.
            Elle est revenue des mois plus tard. Pas seule ! Avec un chiot dans la gueule ! Une boule de poils couinante, déposée devant moi pour me la faire renifler. Oui je l’ai reconnu, c’était mon petit ! Repartie aussitôt à vide, elle a fait ainsi quatre allers-retours, m’apportant à chaque fois un autre échantillon de notre progéniture.
            Voilà, mon maître ! Tu vois que, même monorchide, même cantonné dans le périmètre que tu 
m’octroies, je suis capable d’être père ? Maintenant, tu dois t’occuper de ma famille, lui trouver des adoptants. Et tâche de bien les choisir : gentils, caressants, patients avec mes petits, sinon, tu ne peux pas imaginer ma vengeance !




3 juillet 2018

Les salons du livre: De manière générale, les auteurs sont choyés par les organisateurs de salon. Leur bienveillance et leur gratitude nous enchantent. Pourtant, de plus en plus fréquemment, la communication insuffisante fait que les visiteurs deviennent rares . 
Je tiens à féliciter tout particulièrement l'équipe de femmes qui organise le salon de Chaptelat, près de Limoges. Aucune commune mesure avec le grand chapiteau de Lire à Limoges certes, mais un accueil, un goût ( disposition des tables, petits cadeaux , plante fleurie...) et une gentillesse inégalées. L'association auteurs/ viticulteurs s'avère très conviviale et attractive . Aussi, malgré les conditions météo extrêmes, le public a bravé la chaleur torride et s'est montré curieux, attentif...Bref: un salon remarquable auquel j'aimerais être conviée l'an prochain. 


Et voici le petit mot de Valérie,  sur Facbook qui confirme !
"La couleur rouge était également présente sur ce salon de Chaptelat, grâce à Lili Fauriac avec ses livres des Editions Encre Rouge. Une femme adorable que je tiens à remercier encore pour toute sa gentillesse et sa bienveillance."

27 mai 2018

En ce jour de fêtes des mères, mes deux derniers romans sont récompensés! Quelle émotion et quelle joie! C'est l'occasion de rendre hommage à mes parents et grands-parents, ces héros mi-imaginaires, mi-réels qui les ont inspirés. 









2 mars 2018


savez-vous que certains de mes poèmes existent désormais sous une forme illustrée et individuelle? 

De jolis textes plastifiés vendus à l'unité (2 €) pour offrir, s'offrir: encore un beau cadeau de mon amie Annie Pailler. Vous les trouverez sur mes salons ou sur demande par l'intermédiaire du site.
Voici quelques échantillons:









19 février 2018   


Vous avez aimé APRES  MARIENBURG  et en particulier la deuxième partie: Marta ? Vous attendiez la suite?

Alors voici que L'ENCRE SYMPATHIQUE est en impression!

Il s'agit de la vie de mon héroïne Marta. Un tourbillon d’événements, des rencontres qui vous emmènera des années folles jusqu'à la fin du XXème siècle en passant par la seconde guerre mondiale. Marta incarne la résipiscence sublimée par la musique et l'amour. 

Elle vous donne rendez-vous fin mars en librairie ou dans un salon près de chez vous. 







24/01/2018 

Mon recueil de poèmes Arabesques sensuelles arrive! 

Mon amie Annie Pailler a réalisé un magnifique portrait pour la couverture. MERCI Annie!







04/01/2018



Grâce à ce lien, vous m'entendrez sur les ondes belges dans une interview au sujet de  APRES MARIENBURG;

https://rcf.fr/embed/1717471

Bon début d'année! 
19/12/2017

L'année se termine sur le  salon Lire au pays des Feuillardiers qui m'a apporté des émotions intenses avec des retrouvailles tout à fait inattendues et des ventes inespérées! Mon dernier roman en particulier a reçu un accueil fabuleux! Merci aux Cussacois et Cussacoises pour leurs visites et aux organisateurs de l'association Culture Patrimoine et Traditions.

Un projet pour le premier trimestre 2018: la publication de mon troisième recueil de poèmes intitulé ARABESQUES SENSUELLES dont voici un court extrait en avant première:

L’avant

Une aurore écarlate,
sur l’obsession
de tes baisers clandestins,
attise l’impertinence
de mon désir.

L’absurde pendule
se joue de mes chimères
et s’évertue à étirer l’avant
en interminable sursis.

Des symphonies :
pastorales, pathétiques, héroïques
balisent ton approche
jusqu’à la fébrilité

de mes frontières de dentelle.










03/11/2017



Un article paru dans Luchon mag cette semaine.

http://www.luchonmag.com/Chronique-litteraire-rencontre-avec-Liliane-Fauriac_a7371.html


06/10/2017  Étonnant!
Une lectrice m'envoie un message contenant des photos de Roussac ( en lien avec mon dernier roman). Elle me signale un article paru dans le bulletin municipal de cette commune. Comment est-il arrivé là? Je l'ignore mais j'en suis très fière !


L’écrivain Liliane Fauriac a dédicacé son dernier roman

Liliane Fauriac était l'invitée de la librairie « La plume de Noblat ». 
© DUCHIER Nicolas
Publié le 26/02/2017
L’ancienne institutrice devenue écrivain a imaginé une histoire palpitante, sur fond de guerre mondiale, intitulée Après Marienburg.

est venue à la rencontre de ses lecteurs mi-février pour dédicacer à la librairie « La plume de Noblat » son dernier livre Après Marienburg, paru aux éditions Encre Rouge.

Née en 1948, Liliane Fauriac a enseigné dans plusieurs écoles primaires de la Haute-Vienne. Une double passion, celle de l'écriture et celle de la marche où elle puise énergie et inspiration, l'a conduite à publier son premier ouvrage en 2011.

Son goût pour les voyages et les rencontres y est imprimé comme dans les livres suivants, à travers des descriptions poétiques. Elle l'exprime avec la sensibilité et l'enthousiasme qui l'anime. Impliquée dans la vie associative, dynamique et ouverte, elle aime partager ses émotions au fil des mots écrits le plus souvent en écoutant ses musiques.

Active au sein de l'association Pages Libres du Limousin, Liliane Fauriac fait partie de son conseil d'administration et de son comité de lecture.
Entre souffrance et providence

L'intrigue de son dernier roman, Après Marienburg se déroule entre Magnat l'Étrange et La Courtine en Creuse, de 1917 à 1946. Pierre est le fruit d'amours illicites entre un soldat russe et la femme d'un prisonnier de guerre.

De Prague à Roussac en Haute-Vienne, la naissance de Gabrielle entrave la carrière prometteuse de sa mère pianiste. Les deux enfants abandonnés à l'Assistance publique sont ballottés d'une guerre mondiale à l'autre. Privés d'amour, ils vivent une jeunesse qui oscille entre souffrances et providence. Quelles sont leurs chances de maîtriser leurs destins de bâtards et de prendre une revanche sur leur sort ?

Pour en savoir plus sur l'auteur de cette saga familiale : lilianeecrivante.blogspot.fr

Bulletin Municipal Mairie de ROUSSAC N° 45









01/10/2017



C'était aujourd'hui, au salon du livre "la Plume et la Lettre" de Chasseneuil sur Bonnieure, en Charente. Le jury de l"association PAPYRUS m'a décerné ce deuxième prix pour mon roman APRES MARIENBURG publié aux éditions Encre Rouge. Qu'il en soit chaleureusement remercié: je suis vraiment touchée!
Bravo au vainqueur, le très sympathique auteur cantalien, Philippe Bodin pour L'or bleu! 









1/09/2017   AVANT PREMIERE

Un petit cadeau pour mes fidèles amis /lecteurs: Voici un extrait de mon prochain roman, en cours d'écriture, bientôt terminé! Certains reconnaîtront mon héroïne.


Ce matin, Marta s’arme de courage, repousse le démon de la faute – au moins jusqu’à ce soir, se dit-elle – et va se laisser tenter par la frivolité. Paris lui offre les salons de coiffure pour rafraîchir sa coupe de cheveux, les boutiques de prêt-à-porter pour renouveler sa garde-robe maintenant qu’elle a retrouvé une silhouette de jeune fille, les terrasses des cafés où les femmes s’affichent sans complexe, un fume-cigarette élégamment tenu entre leurs doigts gantés, et bien d’autres tentations. Elle a rendez-vous à 14 heures chez Monsieur Vincent pour travailler son piano. Ce sera, espère-t-elle, le déclencheur de sa libération de ce carcan de culpabilité. La musique – sa raison d’exister – ne la décevra jamais et lui permettra de « transformer sa vie en œuvre d’art » comme le lui disait son professeur en Espagne quand elle préparait ses concours.






24/08/2017 FOCUS DE GEOCULTURE EN LIMOUSIN

https://geoculture.fr/la-courtine-1917-2017

Des extraits de mon dernier roman dans ce focus sur La Courtine 1917-2017.
Un formidable travail de collecte de documents, photos, extraits de livres sur ce sujet! 




11/08/ 2017
Pas de photo mais de merveilleux moments de dédicaces cette semaine! 
Mardi, malgré un temps maussade le marché "Bouffe et bouquins" à Razès nous a apporté son lot de belles rencontres et d'échanges comme nous, les auteurs, les aimons.
Hier, le salon du livre de Felletin méritait une mention tout à fait spéciale! Une organisation , une efficacité, une fréquentation exceptionnelles. Merci et bravo à toute l'équipe du Plaisir de lire à Felletin! 






06/08/2017 UNE JOURNÉE MAGNIFIQUE

À Brantôme , en Périgord vert, j'ai dédicacé mes livres dans le jardin des Moines de l'ancienne abbaye, au bord de la Dronne, lors de la fête artisanale. 



Ma première visiteuse a été une superbe libellule verte qui s'est posée délicatement sur ma table.

Ensuite, que de belles rencontres avec des vacanciers de passage, des Brantômois, des voisins, amoureux des mots! Des échanges, des sourires et des ventes conséquentes! Un beau dimanche en Périgord!

Rendez-vous en 2019!




30 /07/2017 : AUTRE NOUVELLE

Et un troisième prix au concours des Nouvelles morterolaises  avec 
L'INSOUMIS DE LA COURTINE


 L’INSOUMIS DE LA COURTINE

           
             La nuit tombait sur Magnat l’Étrange, à la fin de ce jour de fête à la gloire du chou, le célèbre et énorme chou de Magnat. J’étais venue ce dimanche pour annoncer ma grossesse à Marie-Louise alors que le village perpétuait la tradition d’un chou d’origine russe, des jardins du tsar Pierre III, affirme-t-on de source sûre, introduit en Creuse vers 1760. Merveilleusement adaptée aux conditions climatiques sud-creusoises, cette crucifère avait été importée pour sauver les gens de Magnat de la famine. La variété avait été préservée grâce au travail patient d’un petit groupe d’agriculteurs passionnés. Le spécimen élu roi du chou ce jour-là,  ne pesait pas moins de 20 kilos pour un diamètre de 1,20 mètre.
            Marie-Louise, ma grand-mère paternelle m’avait reçue plusieurs fois depuis que, intriguée par mes origines, je l’avais enfin située puis rencontrée au fin fond de ce village aux alentours de la Courtine. Il m’avait fallu plusieurs années de démarches auprès de la DDASS, ancienne Assistance Publique, pour retrouver la personne qui avait confié son fils –  mon père, aux services sociaux, à l’âge de deux jours. Sans idée préconçue, j’étais curieuse de percer le secret de cet abandon, mais dès que j’eus fait sa connaissance, je renonçai à la harceler de questions, laissant la confiance s’installer entre nous. Le temps des confidences viendrait, éventuellement.
              Vivant seule dans son pavillon, autrefois dépendance du château, cette petite femme aussi étrange que son village, me permit d’aller fouiller dans son grenier, consciente du risque de passer une soirée plus agitée que d’habitude. J’ignorais en montant les marches étroites et poussiéreuses, si elle accepterait de répondre à mes interrogations sur la naissance mystérieuse de mon père. Comment aborder ce sujet si épineux sans la brusquer, sans la replonger dans un épisode de sa vie sans doute cruel ? Subtile et sensible, elle comprit ma quête et parut presque soulagée d’avoir à ouvrir la boîte de Pandore.
            Sous ce toit livré aux courants d’air froid, rien ne me sembla digne d’attention. Des malles de vêtements usés et couvertures en laine, des sacs de jute vides, des cartons de vieux livres, des outils rouillés, des meubles couverts de toiles d’araignées.  Je n’eus pas le courage de commencer seule mes investigations et m’apprêtais à refermer la porte quand… Je repérai une boîte à chaussures d’où dépassaient des photographies anciennes. Je m’accroupis et tirai au hasard: la photo de groupe d’un mariage. Une deuxième réunissait les élèves d’une classe de jeunes filles. La troisième et les suivantes n’évoquèrent pour moi que des scènes de vie du siècle passé. Pourtant, je ne sus que plus tard pourquoi je pris le carton et descendis retrouver Marie-Louise assise devant son poste de télévision. Il me sembla que son teint rosit en me voyant réapparaître chargée de ma trouvaille.
– Grand-mère, peux-tu me parler de ces personnes que tu as connues ?
– Oh ! Ma petite tu sais, ma mémoire n’est pas indéfectible, mais je vais essayer…  Là, ce sont mes parents devant notre château : tes arrière-grands-parents. C’était avant la grande guerre. Ici, c’est moi : j’avais dix-sept ans et mon frère Victor dix-huit. Il est mort de ses blessures peu après l’armistice.
            Sur ce tirage jauni, Marie-Louise était une belle jeune fille souriante aux traits délicats. On devinait sa taille fine sous son jupon protégé par un tablier à carreaux. Un châle à fleurs croisé sur sa poitrine et une coiffe limousine soigneusement amidonnée complétaient sa mise sobre, mais de bonne tenue.
            La vieille dame évoqua son éducation stricte, la sévérité de son père, la vie au château somme toute confortable et aisée. Elle commenta ces témoignages du passé avec une pointe de nostalgie qui faisait trembler sa voix. C’est moi qui pris entre mes doigts la photo d’un soldat. Son uniforme différait de ceux que j’avais pu observer sur les livres et au cinéma.
           Sur sa vareuse, un bouquet de fleurs épinglé remplaçait la cocarde. Sous le casque de combat, son beau visage à peine éclairé d’un sourire contrastait avec la tenue de guerre.
– Qui est ce soldat, grand-mère ? Ton frère ? 
            Elle marqua un temps d’hésitation, détourna son regard puis reprit la photo, la caressa du bout des doigts et des larmes noyèrent ses yeux gris verts tandis qu’elle balbutia :
 C’est Dimitri, mon seul amour, l’homme de ma vie, mon regretté Dimitri ! Il était slave : un blond aux yeux si bleus…
– Dimitri ? Raconte, s’il te plaît ! Parle-moi de lui ; je veux savoir…
– En avril 1916, au bout d’un périple de plus de deux mois, des milliers de soldats russes partis de Crimée ont débarqué en France. 
            Les larmes coulaient sur ses joues, suivant les rides profondes de son visage. J’insistai :
–  Ils étaient pour ou contre nous ?
– Nicolas II les avait échangés contre des armes. C’est Paul Doumer, avant d’être président qui fut missionné par Joffre et parlementa avec le tsar. Le corps expéditionnaire de quarante mille soldats devait soulager les troupes françaises, les seconder dans les batailles de Champagne et du Nord. Ils avaient aussi pour mission de remonter le moral des troupes françaises au plus bas après deux ans d’offensives sanglantes et inutiles.
– Ils étaient volontaires ?
– Quelques-uns oui ; mais pas tous ! On les a envoyés au « casse-pipe » avec les Français du front. Ils ont connu eux aussi l’horreur des tranchées, la faim, le froid, la peur. Ils se sont illustrés sur plusieurs champs de bataille. Tu as entendu parler du Chemin des Dames sans doute ?
– Bien sûr ! Mais comment ton Dimitri est-il arrivé à Magnat ?
– Attends ! Je vais préparer une tisane ; ça me permettra de reprendre un peu mes esprits pour te raconter la suite si tu veux bien.
– D’accord Grand-mère ! Assieds-toi je fais chauffer l’eau. 
             Marie-Louise allait dévider l’écheveau d’une partie de sa vie à la fois douloureuse et délicieuse. Elle avait besoin de se ressaisir et je ne voulais pas la brusquer malgré mon impatiente avidité de savoir. Elle sortit un mouchoir de sa poche de tablier, s’essuya les yeux et continua d’une voix hésitante en serrant la tasse de verveine entre ses mains.
– Au printemps 1917, le bruit d’une révolution en Russie parvient jusqu’aux tranchées. Alors, le premier mai, les soldats de la première brigade refusent de retourner au front.
– Il en faisait partie ?
– Oui. Cette brigade était constituée de deux régiments. Le premier formé d’ouvriers moscovites et le deuxième, celui de Dimitri, de paysans de la région de Samara.
– Et alors ?
– Eh bien, ils réclament leur rapatriement en Russie pour participer activement aux évènements dans leur pays. Ils brandissent des banderoles pour proclamer Vive la Russie libre démocratique socialiste. Ils portent des bouquets de fleurs accrochés à leur vareuse et leur mot d’ordre devient À bas la guerre.
– Ils se révoltent, en fait ?
– Oui. Ils se mutinent et l’état-major français, complètement dépassé les envoie au camp d’entraînement militaire de La Courtine.
– Pourquoi ici, juste à côté du village du chou de Magnat ?
– Cela n’a rien à voir : c’est une coïncidence. La Courtine est suffisamment éloignée des champs de bataille. Il fallait éviter que les idées pacifistes et la vague révolutionnaire socialiste se répandent dans l’armée française. En Creuse, ils sont isolés et ne pourront pas contaminer nos poilus.
– Et que font-ils à La Courtine ?
– Ils s’organisent en soviets et refusent d’obéir aux officiers. Ils réclament toujours leur rapatriement, en vain. Certains essaient de rallier quelques soldats de l’armée française à la cause de leur révolution.
– La mutinerie dure longtemps ?
– Attends ! Là,  il faut que je te dise que certains d’entre eux viennent à la rencontre des gens du pays. Ils donnent des coups de main pour les travaux des champs aux alentours vu que les hommes ont été en grande partie réquisitionnés pour aller au front. Nous sommes en pleine moisson et les bras manquent.
– Et ton Dimitri alors ? demandai-je impatiente.
– C’était en plein été. Il faisait très chaud, je me souviens. Tous les jours, je portais le panier pour le repas des moissonneurs : du pain noir, du fromage, du lard ou du jambon séché à la ferme. Une bouteille de piquette bien fraîche était reçue avec une joie contenue, mais franche.
– Toi ? La fille du château ! Tu portais le casse-croûte aux paysans ?
– Oui. Ils travaillaient pour nous, sur nos terres. Les rangs sociaux comptaient bien moins que l’entraide à cette époque ! On ne pouvait pas se permettre de mépriser les quelques bras vaillants restant disponibles pour cultiver, récolter !
– Des adolescents et des vieillards ?
– Et quelques soldats russes. Le jour où Dimitri m’est apparu pour la première fois, c’était à l’ombre du tilleul, face à la grange, derrière le château. Il s’est avancé vers l’arbre pour partager ce déjeuner frugal. Quand il s’est approché de moi, mon cœur s’est mis à cogner dans ma poitrine. Nos regards se sont figés l’un à l’autre et plus personne n’existait autour de nous. Ses yeux bleus m’ont fait tourner la tête dès qu’ils se sont fixés dans les miens. Il me semblait plus doux que ses deux compagnons malgré sa stature imposante. Quand les hommes ont repris la direction des champs, il s’est attardé pour m’aider à ranger et rester un peu plus longtemps avec moi. Nous avons échangé quelques mots : il parlait un français approximatif avec un fort accent et ma timidité ne me permettait pas d’alimenter une conversation soutenue. Seules nos mains se sont effleurées ce premier jour quand nous nous sommes séparés pour reprendre nos tâches respectives. J’étais si troublée que je ne pus dormir cette nuit-là, ni les suivantes d’ailleurs. J’avais vingt-deux ans et lui vingt-cinq.
–Tu étais éperdument amoureuse !
– C’était la première fois qu’un garçon me faisait cet effet. Je n’avais qu’une idée en tête : qu’il revienne, le revoir ! Tu ne peux pas imaginer à quel point je l’ai aimé ! Aujourd’hui encore, je pense à lui !
– Et il est revenu ?
– Oh oui, bien sûr ! Tous les jours, dès qu’il le pouvait. Nous nous donnions rendez-vous sous ce tilleul qui nous a réunis pour la première fois. Ses camarades lui adressaient des sourires entendus, mais restaient discrets comme pour idéaliser notre couple. C’était la guerre ! Plusieurs femmes avaient perdu un enfant, quelquefois deux, et souvent un mari, un frère, un père aussi. Avait-on le droit de s’aimer ? De vivre ? D’être heureux alors que tant de familles étaient dans le deuil ? Certains rentraient du front avec un bras ou une jambe en moins. D’autres étaient complètement défigurés ; on les appelait les « gueules cassées ».
 Sans compter ceux qui avaient été gazés ou traumatisés à en perdre la tête. Que cette guerre était épouvantable, sale : une honte pour l’humanité !
– Et vous deux alors ?
– La moisson terminée, le village s’était rassemblé pour fêter l’évènement autour d’une table pour une fois bien garnie. À la fin du repas, Dimitri chuchota à mon oreille une invitation à le rejoindre sous notre tilleul.
– Celui où tu apportais les repas et vous donniez rendez-vous ?
– Oui celui-là : notre lieu culte depuis le début de notre idylle. On s’est allongés à l’ombre et il a commencé à me caresser, à m’embrasser tendrement en murmurant des mots d’amour en français et en russe. J’étais si émue et je trouvais ses mains si douces sur la peau de mes jambes nues sous ma jupe, que je les laissais s’aventurer jusque sur ma poitrine.
– C’était la première fois qu’un garçon te touchait ?
– Comme ça, oui ! Et quand il m’a demandé de le rejoindre le soir dans la grange, malgré les mises en garde de ma mère ressassées depuis ma puberté, je n’ai pas hésité à lui promettre de venir à son rendez-vous.
– Tu as fait le mur ?
– En quelque sorte... Et tu devines la suite ! Dans le foin, je me suis donnée à lui, sans retenue, et j’ai découvert le vrai plaisir. Nous nous sommes aimés ainsi, tous les soirs, jusqu’à ce jour maudit où le camp a été encerclé avant qu’il ait pu me rejoindre sous le tilleul où je l’attendais. La veille, il m’avait donné la photo que tu tiens entre tes mains. Un de ses camarades avait fait des tirages destinés à leurs familles.
– C’était quand ? Tu te souviens ?
– C’était fin août, début septembre. Le bruit a couru qu’on voulait organiser un blocus autour du camp pour obliger les mutins à rendre leurs armes.
– Comment as-tu appris ce qui se passait ?
– La population de la périphérie du camp a été évacuée. Le 16 septembre, au terme de négociations infructueuses, l’ordre était donné de bombarder le camp. Il paraît que vers dix heures, le premier coup de canon retentit.  Les mutins répliquèrent en jouant la marche funèbre de Chopin. Officiellement, neuf rebelles auraient été tués, les leaders emprisonnés et les survivants auraient eu le choix entre le retour au front ou les travaux forcés en Algérie.
– Et Dimitri ?
– Je ne l’ai plus jamais revu, pas plus que ses deux copains. Il n’a même pas su que j’étais enceinte.
– Mon père est né le 8 mai 1918 : son fils ?
– Pierre ! Oui son fils ! Mon fils qu’on m’a enlevé deux jours après sa naissance.
– Enlevé ? Comment ça enlevé ?
– Mon père revenu du front a été averti de ma grossesse. Il est devenu comme fou quand il a su que j’avais fauté avec un soldat russe, un rebelle, un socialiste ! Ma mère, accusée de n’avoir pas été capable de veiller sur moi, n’a pas réussi à l’apitoyer. Sa colère a été très violente. Je crois qu’il n’avait plus toute sa raison.
– Tu crois que s’il n’avait pas vécu l’horreur de la guerre il aurait accepté cet enfant ?
– Il était très fier ! La honte l’aurait de toute façon rongé et alors… Toujours est-il que j’ai été séquestrée dès que mes rondeurs ont été visibles. Deux jours après avoir accouché, j’ai été séparée de mon petit Pierre qui a été remis à l’assistance publique. 
            Marie-Louise m’avoue avoir cessé de s’alimenter et désiré mourir. Mais ses seins gonflés la faisaient tellement souffrir qu’elle a finalement accepté de manger l’omelette au persil censée arrêter la montée de lait. C’est ce qui la sauva et, peu à peu, la vie reprit son cours inexorable.
 – As-tu cherché à retrouver Dimitri après la guerre?
– Non parce que j’ose croire que, vivant, il aurait choisi l’amour plutôt que la révolution et serait revenu à Magnat ce qui nous aurait rendu la vie impossible. Désabusée, j’ai fini par épouser un brave châtelain d’Aubusson à peine guéri de ses blessures. Il est décédé au bout de deux ans d’une infection pulmonaire.
– Grand-mère, écoute : je suis fière d’être ta petite fille et celle de Dimitri que tu as tant aimé !
– Et ton père, mon fils, mon Pierre ? dit-elle en sanglotant.
– Il a pris le maquis en 42 et a péri dans l’explosion d’un pont qu’il avait miné pour la résistance,  répondis-je en la serrant dans mes bras.
            Portant sa main à la poitrine, Marie-Louise murmura faiblement:
 L’enfant que tu portes et que tu vas mettre au monde aura un peu de sang russe, ma petite…
– Grand-mère, je donnerai à mon fils le prénom de Dimitri. 


Dimitri fut le dernier mot que Marie-Louise entendit.


27/07/2017 Les Pages libres du Limousin à l'île d'Oléron

Sous la tente heureusement!






12/07/2017: EN MUSIQUE



En pleine écriture du chapitre 15 de mon prochain roman, voulez-vous savoir qui m'accompagne? C'est Schumann et le 4ème mouvement de sa symphonie n4.


https://www.youtube.com/watch?v=ijnFdYNRLwg
Vous aimez?


23/06/2017  LA NOUVELLE

C'était hier soir, à la BFM de Limoges!


J'ai eu la surprise et le plaisir d'être classée 4ième au concours de nouvelles organisé par le journal l'Echo. Cette année le thème était "un cri" .
Voulez-vous entendre le mien, ou du moins lire mon texte?  C'est ici:

Le  concert perché

            « ELLE ne viendra pas maintenant. Les oiseaux ont fui mes ramages depuis des heures tandis que le vent me malmène. Mes branches giflent l’air de tangages désordonnés au gré des bourrasques. Je m’ancre de toute ma sève dans le sol qui me retient. Ce n’est pas le moment de craquer ! Tout est installé comme elle le voulait. Demain, c’est le grand jour. Jamais on ne m’avait rendu un tel hommage. Il faut que je résiste, au moins jusqu’à la fin du concert. »
Anne, violoniste professionnelle, passait le mois d’août dans la maison familiale, en compagnie de son ami Fabien rencontré lors d’une répétition des Quatre saisons de Vivaldi. Leur tendre complicité les stimulait pour élaborer ensemble un projet artistique original.
Il y a trois semaines, le samedi matin, Anne était venue plaquer son corps contre l’écorce rugueuse, fleurie de lichens gris perle. En lui murmurant ses pensées intimes, elle enserrait le tronc entre ses bras pour capter l’énergie de son chêne par ses mains, par son ventre, par son souffle. En quelques minutes de concentration, elle percevait les vibrations dont elle s’emplissait. Par un effet de vases communicants, elle éprouvait la sensation de se charger en ondes bénéfiques puis d’évacuer ses émotions négatives. C’était un rituel, une relation osmotique et secrète. Les rares témoins, habitués à surprendre leurs effusions ne prêtaient plus attention à leur étreinte complice.
 Pour prolonger l’harmonie de ce moment de grâce, elle avait appuyé son dos contre lui et s’était délectée des jeux de lumière et du bruissement du vent dans les feuilles. Puis, elle avait fermé les yeux et, peu à peu, avait laissé son esprit divaguer vers un concept un peu fou, mais diablement séduisant, en harmonie avec la nature, en rupture avec l’univers conventionnel des concerts. Pas de salle, pas de scène, mais les branches de ce chêne ! L’idée saugrenue d’un « concert perché », de musiciens assis ou suspendus dans cet arbre remarquable par son port majestueux s’était formée et affinée, comme un moyen d’exprimer son art dans un site insolite. Des images mentales s’étaient dessinées, mises en mouvement, des gestes s’étaient ébauchés, des dialogues musicaux ouverts à l’investigation.
Anne avait imaginé Fabien au violoncelle, son amie Ève à l’alto et elle-même au violon, conversant par l’intermédiaire de leurs instruments, au niveau des fourches des branches, entre ciel et terre. Le public prendrait place sous l’ombrage, en symbiose avec la musique et la nature. Joueraient-ils des morceaux connus, des pièces plus confidentielles ? Ou alors improviseraient-ils sur un thème d’inspiration bucolique, portés par le souffle du vent dans le feuillage et l’énergie puissante du chêne centenaire ?
Fabien l’avait surprise, adossée contre son arbre, les yeux clos, un sourire énigmatique sur les lèvres. Sans bruit, il s’était approché d’elle, et en effleurant tendrement sa joue :
– Tu dors mon amour ?
– Non, mais je rêve…
– Et peut-on savoir l’objet de ce songe ?
– Fabien, crois-tu qu’on pourrait organiser un « concert perché » ?
– Perché ? Tu peux préciser ? l’avait-il interrogée, mi-intrigué, mi-sceptique.
– Oui : on s’installerait pour jouer dans les branches, là, tu vois, au niveau des fourches.
– Anne ! Quel vent de folie t’a apporté cette idée saugrenue ?
– C’est ridicule, hein ? Dis-moi que c’est irréalisable si tu le penses.  Mais, réfléchis quand même à la magie d’un concert aérien ! Tu te rends compte d’une innovation ?
– Connaissant ta ténacité, je suppose que tu n’es pas prête à lâcher le morceau !
– Il faudrait juste trouver le moyen d’atteindre les points où l’on pourrait s’installer confortablement.
– Et s’y sentir en sécurité pour pouvoir jouer !
– Alors ? Tu crois que mon idée est complètement stupide ?
– Je n’ai jamais prétendu ça ! Tu sais quoi ?
– Non ! Dis-moi !
– J’ai un copain qui travaille à l’« acrobranche » : on devrait lui en parler !
            Voilà comment, dès le lendemain, deux élagueurs-voltigeurs et un moniteur d'escalade s’étaient retrouvés au pied du chêne. Anne et Fabien, rejoints par Ève enthousiasmée par le principe du concert au cœur de la nature avaient expliqué leur projet. Il avait été facile aux professionnels de cerner les intentions et d’envisager les équipements pour atteindre les fourches idéalement larges et robustes. Il avait suffi de couper quelques branches pour en permettre l’accès. Des échelles de corde aux barreaux en bois avaient pu aisément être mises en place. Pour installer les musiciens, ils avaient imaginé des sortes de paniers suspendus dans lesquels ils s’assoiraient et qui oscilleraient doucement au gré de leurs mouvements. Ces aménagements seraient rapides, respectueux de son arbre, amovibles et réutilisables dans un lieu similaire.
Anne avait exulté en visualisant les trois partenaires auxquels, pourquoi pas, se joindraient d’autres artistes séduits par le projet de « concert perché ». L’esthétique ne serait pas en reste : marionnettes ou funambules, ils allaient créer une improbable union entre Euterpe la muse de la musique et Sa Majesté le chêne, arbre sacré des druides ! Aucun obstacle ne s’était dressé devant la détermination et l’enthousiasme de la jeune femme. Elle avait fixé une date pour la première et s’était chargée de monter le dossier à déposer à la Préfecture, quitte à devoir le défendre et fournir toutes les garanties de sécurité – pour les musiciens, leurs instruments, les auditeurs – heureusement assurées par les élagueurs et le moniteur d’escalade.
Effectivement, l’autorisation avait été obtenue dans des délais suffisamment brefs. Ève avait assumé la communication de l’événement par tous les moyens : réseaux sociaux, affiches, flyers, annonces par les radios locales… Le 20 août serait le dimanche qui verrait le premier chêne transformé en scène de concert « en altitude » ! Le vent qui ferait frissonner ses feuilles aurait un parfum de poésie. Les vibrations des cordes frottées des violons et violoncelles s’allieraient à celles des cordes de chanvre se balançant entre les branches. Qui sait si même les cordes vocales du public ne viendraient pas accompagner la mélodie interprétée par l’orchestre de l’insolite ?
Ce samedi en fin d’après-midi, l’atmosphère s’était assombrie, brusquement, au terme d’une journée étouffante. Dès la tombée de la nuit, le ciel s’était zébré d’éclairs annonçant les roulements du tonnerre. Un vent d’une puissance imprévisible avait surpris les plus avertis des météorologues. Animaux et villageois avaient déjà gagné leurs refuges en prévision d’un phénomène inhabituel. Épuisée par les préparatifs, Anne s’était couchée très tôt et dormait paisiblement alors que la tourmente s’amplifiait.
« Non ! Il ne faut pas que je succombe aux forces destructrices. Si j’ai résisté jusqu’à ce soir, je peux encore tenir, je vais m’accrocher de toutes mes forces au sol qui m’a nourri : pour Elle ! »
Dans une ultime tension pour se cramponner à la vie, à la terre, l’arbre ploie encore, se redresse et soudain, vrillé par un puissant assaut, cède à la violence d’une rafale mortelle. Alors, dans un dernier et vain effort, le cri du chêne vaincu déchire la nuit : un craquement ignoble, suivi d’un charivari de branches et feuilles livrés à la formidable rage des éléments. Le concert perché n’aura pas lieu.
Pendant ce temps, la magie du rêve s’emparait d’Anne. Les musiciens avaient accordé leurs instruments, pour préparer un partage inédit. Le concerto perché emplissait tout l’espace, éveillant des vibrations esthétiques, émotionnelles, spirituelles même, reliant un public conquis aux troubadours des temps modernes. Dans un va-et-vient de lignes mélodiques, tantôt douces et discrètes, tantôt enlevées, sinueuses, marquées d’envolées irrésistibles, toutes les cordes, matérielles et virtuelles tissaient des liens invisibles aussi complexes et denses que ceux d’une toile d’araignée musicale.
Alors, brusquement, dans un sursaut provoqué par une longue apnée, Anne exhale un cri, une plainte infinie, douloureuse comme une déchirure, puissante comme le souffle du chêne monumental qui s’affale. Confusément, les clameurs silencieuses de l’arbre et celles de la jeune femme s’unissent dans le tumulte de la nuit de tempête pour hurler en silence la douleur de leurs vies broyées, à l’apogée de leur connivence."











13/06/2017
Au retour d'une semaine en Corse, je vous fais partager le bleu de Calvi, évidemment ! Mais également une sculpture de Gabriel Diana que j'ai particulièrement admirée, vous comprendrez pourquoi.


Je ne sais pas quel texte parcourt cette liseuse en bronze, mais son expression bouleversée m'a profondément émue.


31/01/2017
Aimez-vous les nouvelles?
Pour clore ce beau  mois de mai, je vous propose de découvrir ma première nouvelle: La petite valise noire, joliment racontée par Claude.



https://drive.google.com/file/d/0BwlitNLiQ3ZPWXRERjJCdVNmTlk/view?usp=sharing




07/04/2017

Il fait trop beau pour ne pas céder à l'appel de la nature. Autour de "mon" lac, mon lieu ressource: les fleurs, les oiseaux, les nouvelles feuilles tendres - oui c'est cliché - Mais j'ai récolté une moisson d'inspiration pour mon prochain roman, tout au long des 8 km de sentier.





J'ai même interrompu, bien involontairement , l'étreinte de deux magnifiques bestioles qui ont fui gentiment quand j'ai fait demi-tout pour les prendre en photo! 



10/04/2017 AU SALON DU LIVRE DE FIGEAC 

Le charmant modèle de la couverture de mon dernier ouvrage pose près du roll up !



Un soleil resplendissant n'a pas empêché les visiteurs de venir à la rencontre des 70 auteurs présents sur ce magnifique salon.



3 commentaires:

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  3. In the last minute, everything fell into place. Play Games Way While frantic, the final result exceeded expectations, reminding me of the beauty that can emerge from spontaneity. Embracing the thrill of the "derniere minute" was truly rewarding.

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