L'OISEAU  DU  PARADIS :  roman     
                                                         
Nouvelle parution aux éditions  Nombre 7      en mai 2019                                                                             195 pages

ISBN : 978-2-36832-736-4                                                                         prix : 16,90 €

                                         disponible sur nombre7.fr



 L’oiseau du paradis


C’est le nom du Strélitzia, cette magnifique fleur exotique en forme de tête d’oiseau, aux couleurs lumineuses, orange et bleue, qui est l’emblème de l’île de Madère.

Habituée à écrire des récits de voyages sous forme de témoignage, j’ai eu envie de raconter cette évasion à Madère en prenant plus de liberté par rapport à mes autres récits. Comme le thème de la rencontre m’a toujours inspirée, j’ai choisi de faire de ce voyage le cadre d’un roman.


             Cette évocation de l’île de Madère, à travers l’improbable relation entre une randonneuse solitaire et un musicien madérien à la dérive, invite le lecteur à  les suivre, sur les sentiers et  les sites  de ce paradis de l’Atlantique. Soutenue par la recherche de l’âme sœur, elle  illustre sa conviction selon laquelle nos rencontres ont toutes un sens qu’il nous incombe de découvrir.

             Marie, une femme éprise de liberté, au cœur à fleur de peau, les pieds bien ancrés dans la terre et la tête dans les étoiles entre involontairement dans une  cabane et s’y trouve prisonnière. Alors qu’elle n’espère plus se tirer de ce piège, Pablo le propriétaire un peu fou  la libère et la rejoint le lendemain pour marcher avec elle. Très vite, Marie par sa philosophie de la vie, va soutenir Pablo sur la voie de la réintégration dans la société.  Il  naît de leur rencontre une relation amoureuse qui  évolue au gré des confidences et du partage. Mais des moments d’émotion intense alternent avec des réactions surprenantes du Madérien jusqu’au jour où ils se perdent, juste avant le retour de Marie en France.

            Un voyage poétique en hommage aux Madériens où se mêlent la beauté des paysages,  le parfum des fleurs, la musique et complicité entre Marie et Pablo : un véritable  hymne à la vie et à la résilience, une histoire d’amour tendre et  pudique qui semble mal finir.
 Au final, un message d’espoir qui laisse espérer une suite … 


EXTRAIT :

            



            Au large de la pointe de São Lourenço, debout dans sa barque, un foulard blanc flottant autour de son cou, Pablo vient d’offrir à la vague, une brassée d’oiseaux du paradis, fleurs qu’elle aimait tant, emblème de Madère. Marie,  prisonnière des fonds, des débris de plastique et de métal, ne reviendrait jamais marcher sur son île. L’avion qui avait pourtant réussi tant bien que mal son décollage, depuis ce toboggan récemment construit au-dessus de la côte, s’était brusquement  mis à tournoyer comme une toupie avant de piquer vers les flots si paisibles ce jour-là, sans feu, sans fumée, sans bruit, comme un rapace fondant sur sa proie.
            Sans plus aucune notion de  temps ni d’espace, seul, éperdu de douleur, Pablo laisse aller sa frêle embarcation à la dérive.
-  Est-ce que je deviens réellement fou ? Fou  de chagrin, encore une fois! Ma vie n’est-elle que cette succession de drames et d’échecs ? Pourquoi ces séparations brutales par le feu et l’eau ? Combien de fois faudra-t-il subir la violence de ces éléments contraires qui alternent leurs forces  pour mieux m’atteindre ? Je n’ai  pourtant pas rêvé ! Ou alors je perds vraiment la raison. Comment une si belle semaine peut-elle se prolonger par ce cauchemar ? Si seulement je ne l’avais pas dissuadée de passer quelques jours au couvent Santa Clara comme elle le souhaitait, elle serait sauve ! Comment continuer, porter le fardeau de sa disparition et tenir mes promesses de renaissance  à ma propre vie ?
            Le lendemain de l’accident, les spécialistes, policiers, pompiers, enquêteurs, œuvrent encore sur les lieux du drame. Pablo se tient à l’écart du périmètre de leurs investigations. Il tourne, rôde au gré des courants et des vagues, sans se résigner à regagner la côte. Les yeux débordant du bleu de ses larmes entretenues par le vent marin, suivent la danse des fleurs ballottées comme des oiseaux morts. Oiseaux du paradis, offerts à Marie, à l’océan, au ciel : ultime cadeau, hommage à la liberté, à la magie d’une rencontre.
             
             Au crépuscule enflammant l’océan, sur la plage de Porto da Cruz, un chien noir immobile scrute l’horizon ; sa plainte sourde rappelle le maître vers l’île. Dès qu’il aperçoit la barque de l’homme à l’écharpe blanche, il bondit dans l’écume et exécute une folle danse de bienvenue : Pablo rentre au port.

            

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